Cela fait plus de vingt ans que j'ai obtenu mon titre de psychologue.  J'avais souhaité au départ devenir art thérapeute puis assez rapidement durant mes études, je me suis demandé comment faire pour que les gens ne deviennent pas "malades" psychiquement?  Comment faire de la prévention en psychologie?  Comment faire pour que les gens n'aient jamais besoin de voir un psychothérapeute?  J'ai compris que la santé communautaire était pour moi une priorité.  Alors j'ai orienté mes études en étudiant la psychosociologie, la psychologie sociale, l'analyse institutionnelle, le développement sensori-moteur de l'enfant, la médiation, la communication non violente (autodidacte) et le paradigme systémique. 

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Ce questionnement s'est poursuivi durant toutes ces années au travers d'expériences professionnelles variées.  Après différentes expériences en service civil, dans un foyer éducatif pour adolescents, un autre auprès des requérants d'asile et un dernier chez Médecins sans Frontières, j'ai commencé par un remplacement en tant qu'animateur dans un jardin d'enfants intergénérationnel où des bénévoles retraités venaient participer à l'animation du lieu avec des enfants en bas âge.  Ensuite, j'ai eu une expérience de deux ans en tant qu'enseignant à l'école primaire.  Après je suis entré dans le monde de l'animation socioculturel avec des enfants de tout âge (petits, enfants, préados, ados, jeunes adultes), en gardant toujours en perspective cette idée de santé communautaire et du lien entre enfants et parents à protéger dans un monde qui met toutes les relations à rude épreuve.

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J'ai aussi fait une étape en tant que psychologue chez Action Innocence à Genève.  C'est une association chargée de sensibiliser les écoliers, les collégiens et les lycéens aux risques liés à internet.  La question du cyberharcèlement y était bien développée, de même que la question de l'addiction aux jeux vidéos.

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J'ai fini par développer une importante préoccupation quant à l'évolution de notre société dans son ensemble, en réalisant qu'il m'était impossible d'améliorer la santé communautaire dans un système qui favorise justement l'insécurité dans les relations pour conserver son emprise sur la vie des gens.  En tant que thérapeute, j'aurai donc plutôt tendance à soutenir et encourager les gens qui ont l'intention ou sont déjà dans la démarche de sortir du système dont ils sont issus, la fameuse "matrice".